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Les armes de destruction massive
de Jean Klein
In Questions internationales, 13 (mai-juin 2005), p. 04-81
"On parle beaucoup des armes de destruction massive, ou ADM, et plus encore depuis le 11 Septembre. En revanche, on les voit très peu : existent-elles réellement ? Depuis Hiroshima et Nagasaki, on n'a, fort heureusement, jamais plus employé les armes nucléaires ; on a même renoncé à les essayer. Sept États en sont à coup sûr dotés, mais l'incertitude subsiste pour d'autres : Israël, qui en dispose probablement, ne le reconnaît pas ; la Corée du Nord déclare en avoir, mais ce n'est pas établi ; l'Iran nie en préparer. Lorsque les armes chimiques ont été utilisées, c'est sans produire de destructions massives. Les armes biologiques demeurent un grand point d'interrogation, dans leur existence, dans leurs capacités, dans leurs effets. L'Irak de Saddam Hussein était soupçonné de détenir ou de produire les trois catégories, mais le mirage a été rapidement dissipé. En toute hypothèse, l'éradication complète et définitive des armes chimiques et biologiques est une norme acceptée de façon quasi universelle. Et pourtant, la menace est bien réelle. Simplement, ces menaces sont, suivant les cas et suivant les armes, jugées acceptables ou inacceptables. Acceptables avec la dissuasion nucléaire, héritage de la guerre froide, et qu'il convient, pour les États dotés de l'arme, de limiter, de protéger. Inacceptable pour les armes biologiques et chimiques, et ceci dès les suites du premier conflit mondial. Cependant, chacun s'accorde officiellement sur l'objectif ultime de l'élimination totale de tous les types d'armes regroupées, à tort ou à raison, sous la formule d'ADM. Mais comment faire ? (...) Le présent dossier explore ces diverses dimensions - quelles sont les armes en cause, à quoi peuvent-elles servir, quelles sont les perspectives de leur développement et de leur prolifération, quel bilan tirer des instruments juridiques et des accords tendant à la prévenir, comment adapter les techniques de lutte contre leur diffusion, y compris à des acteurs non étatiques, faut-il passer de la prévention à la coercition, comment et avec qui ? Le dossier se prolonge avec le «Document de référence», un texte de Daniel Halévy sur l'agonie de la première conférence du désarmement, au début des années 1930, signe annonciateur d'un proche embrasement général."
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