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La Turquie : un état sous tensions
de Sophie Bessis
In Questions internationales, 3 (septembre-octobre 2003), p. 82- 90; ill.;
Depuis quelques mois, on n'a jamais autant parlé de la Turquie. Est-ce l'effet de sa ferme volonté d'intégrer l'Union européenne où sa candidature attend depuis 1987, de sa nouvelle centralité géostratégique, ou encore de sa trajectoire politique singulière qui a porté au pouvoir, à la fin de l'année 2002, des islamistes " présentables " ? Il est vrai que cette nation, à la fois récente et héritière d'un empire puissant et séculaire, entretient avec l'Occident en général et l'Europe en particulier des relations étroites mais non dépourvues d'ambiguïtés. Du fait de son importance géostratégique, les États occidentaux souhaitent en faire un partenaire. Dans le même temps, ils perçoivent toujours au-delà du Bosphore un Orient dont ils se méfient et dont ils ont désormais peur, depuis que l'islam a remplacé le communisme dans le rôle de " l'empire du mal ".
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